Ionophorèse

Ionophorèse/Iontophorèse, c'est quoi ?

L'ionophorèse (parfois dénommée iontophorèse) est une technique qui permet de lutter efficacement contre la sudation excessive de la paume des mains et des pieds ainsi que des aisselles.

Comment ça marche ?

Un générateur délivre un courant continu d'intensité faible (variable entre 0 et 30 mA) à deux électrodes en inox. Celles-ci sont placées au fond d'une cuve en plastique remplie d'eau, dans laquelle on immerge les mains ou les pieds.
Au bout de 10 minutes, la polarité du courant s'inverse et au bout de 20 minutes, un bip prévient l'utilisateur de la fin de la séance.
Dans le cas d'un traitement des aisselles, les électrodes sont remplacées par des éponges humides à placer dans le creux de l'aisselle.


Pourquoi ça marche ?


Le mécanisme d'action de l'ionophorèse, à l'instar de la pathogenèse de l'hyperhidrose, reste à ce jour encore largement méconnu. Certains auteursavancent toutefois l'hypothèse selon laquelle une accumulation d'ions parviendrait à obstruer le conduit de la glande à la cause de la transpiration.
Ce qui a été prouvé par les études qui ont testé ces appareils, c'est l'efficacité de la méthode. Elle permet un retour de la production de sueur à la normale dans l'immense majorité des cas.

Protocole d'utilisation

Un protocole d'utilisation précis est vendu avec la machine, et peut varier légèrement en fonction du fabricant choisi. Le principe de fonctionnement reste toutefois similaire, et on retrouve les mêmes étapes d'une machine à l'autre.

            1. Installation du matériel :
Brancher la machine (ou insérer les batteries) puis brancher les fils dans l'orifice correspondant et les relier aux électrodes placées au fond des cuves et recouvertes par la grille en plastique fournie (ou bien les relier aux éponges préalablement humidifiées s'il s'agit d'un traitement des aisselles).
         
Remplir chaque cuve avec environ 1/2 litre d'eau du robinet. Il n'est pas nécessaire que le dessus des mains ou des pieds soit recouvert.

            2. Démarrage de la séance
Choisir une intensité adaptée à la zone traitée (des valeurs sont fournies par les fabricants, échelonnées de 12 à 25 mA), puis mettre la machine en marche. A ce moment là, l'utilisateur dispose de 10 secondes pour immerger ses mains (ou pieds, ou pour placer les éponges sous les aisselles) avant que la séance ne commence.

           3. Au cours de la séance
10 secondes après avoir mis la machine en marche, l'intensité du courant augmente lentement jusqu'à atteindre la valeur sélectionnée par le potentiomètre. Il faut garder la zone à traiter pendant tout le temps de la séance.
Au bout d'un certain temps (généralement 10 minutes, mais qui peut varier d'un appareil à l'autre), l'intensité retourne à 0 puis la polarité s'inverse. La séance se poursuit pendant une dizaine de minutes supplémentaires.

          4. Fin de séance
La fin de la séance est marquée par un bip de l'appareil. Celui-ci intervient à la fin des 2 phases de la séance (polarité dans un sens, puis dans l'autre) soit typiquement, 20 minutes après la mise en marche.
Au bip sonore, l'intensité retourne à 0, on peut retirer ses mains (ou pieds, ou aisselles), vider les bacs et ranger l'appareil.

Ce qu'il ne faut pas faire


Si l'appareil est en bon état et utilisé conformément au protocole du fabricant, la méthode d'ionophorèse est sans danger. Il convient toutefois de respecter quelques règles pour éviter certains désagréments mineurs :

- Ne pas retirer un des membres pendant que le courant est actif (risque de choc électrique bénin) : un bouton d'arrêt d'urgence à enclencher avec le pied ou le front, ou par l'intermédiaire d'une tierce personne est disponible sur l'appareil pour interrompre la séance sans danger.

- Ne pas débrancher la machine ou retirer les batteries pendant qu'elle est en marche (risque de choc électrique bénin)

- Ne pas utiliser l'appareil à l'intensité maximale dès la première séance, (risque de picotements désagréables en cas d'intensité trop élevée) préférer une augmentation progressive pour tester son seuil personnel de tolérance, au fur et à mesure des séances.

 Kreyden OP (2004). "Iontophoresis for palmoplantar hyperhidrosis". Journal of cosmetic dermatology 3 (4): 211–4